Vous avez été séduit -e ?


Pour la bruxelloise que je reste, une des premières choses qui m’a étonnée et amusée aussi, en  voyageant dans le bus 103 (à en croire les amoureux de Villa Garcia sur Facebook : le 103 est le bus le plus lent de tout Montevideo), ce sont les marchand-e-s ambulant-e-s, qui montent, présentent à la vente leurs marchandises et redescendent pour monter ensuite dans un autre bus.
On peut quasi tout acheter sur le 103 , de la trousse de couture, au produit miracle pour enlever les taches, au  peigne, aux coupe-ongles, chaussettes, galetitas, bonbons, baume du tigre, bijoux de fantaisie etc. Tous nous avons en tête le fameux . « ….que no puede faltar en la cartera de la dama y en el bolsillo del caballero ». Ce fut pendant longtemps un « travail » d’homme mais on voit depuis quelques années chaque fois plus de femmes, bien souvent chefes de ménage, affrontant tous les temps pour gagner leur pitance.
Montent et descendent et remontent également des « artistes », tantôt excellents, originaux et courageux, tantôt nettement moins, qui nous offrent pour une pièce à volonté, un poème de  Mario Benedetti, un peu de folklore ou une pitrerie qui égaye nos longs et interminables voyages.
Montent et descendent et remontent enfin une catégorie de citoyens-ennes particulière.
Ils ne mendient pas, ils ont leur dignité, ils ont toujours un petit quelque chose à proposer  : une image sainte, un calendrier, une fleur artificielle et le prix, c’est le client qui le fixe…..Je n’ai pour ainsi dire jamais vu quelqu’un redescendre sans une monnaie.
Oui je l’avoue il y a des jours où l’on voudrait voyager en somnolant tranquillement, il y a des jours où l’on voudrait donner plus mais ce n’est pas possible, des jours où l'on en voudrait presque au pauvre, d'être pauvre, d’autres où l’on préférerait ne pas savoir, ne pas voir et où l’on feint d’être plongés dans le paysage qui défile et qu’on connaît par cœur, d'autres encore où l'on est touché  et plein de compassion ….et toutes les attitudes sont bonnes parce que nous sommes humains.

Je vous raconte cela comme une fable.
Car il n’est pas facile de dire : « Nous avons besoin de vous », pour continuer à rêver, pour développer notre action , pour que celle-ci devienne comme La Pitanga , indéracinable.Les guaranis tupi à l'epoque précolombienne rêvaient d'un monde sans le mal.
Un beau rêve collectif, non ?


En attendant, nous écoutons vos réactions, vos doutes, vos suggestions.
Nous vous répondrons personnellement avec beaucoup de plaisir.

MERCI.
Pour La Pitanga, Claire Niset
Juillet 2017

Enfant retournant chez lui après la fête des Rois Mages, organisée par la radio

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